samedi 21 mars 2009

Voyage au bout de la solitude (into the wild) de Jon Krakauer

Même si je n'en lit pas très souveot, j'aime beaucoup les récits d'aventure, surtout s'ils se déroulent dans le grand nord, le Wild. J'ai ainsi adoré les romans de Jack London "Croc-Blanc" et "l'appel de la forêt", "l'enfant des neiges" de Nicolas Vanier. Mais aussi l'exploit d'Alain Bombard, ce naufragé volontaire, celui de Maurice Herzog et de Louis Lachenal à l'assaut de l'Anapurna, la biographie de Jean Mermoz par Joseph Kessel...


Quand j'ai eu refermé "voyage au bout de la solitude", ma première réaction a été de me dire "c'était bien". Et de fait, une fois commencé, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher.
Cependant, je suis un peu critique.

Je n'ai pas aimé la démarche de l'auteur. Très vite, en effet, on comprend que ce livre (que j'ai trouvé fort bien écrit, au demeurant) a été décidé suite à un article qu'il a publié dans un magazine américain d'aventure et aux nombreuses réactions qui s'y ensuivirent. Mais l'article en question, dont il est fait référence tout au long du livre ne s'y trouve pas.
L'auteur cherche trop à démonter, expliquer, justifier.
Je n'ai pas aimé non plus la manière dont le livre est construit. Le fil chronologique n'est pas respecté et dès les premières lignes, on connaît l'issue de l'histoire.
Enfin, l'auteur glisse dans le livre des éléments autobiographiques. L'un de ces éléments est d'ailleurs l'un de mes passages préféré du livre, ceci dit.
Mais j'aurais vraiment préféré, ou bien lire une véritable autobiographie de l'auteur ou celle de Chris Mccandless, le personnage de ce livre.
J'aurais aimé aussi que l'auteur utilise d'avantage ses propres connaissances pour mieux nous décrire les aventures de Mccandless. Pourquoi pas, en faire un roman.


Chris Mccandless que j'ai beaucoup aimé. J'ai aimé sa ténacité, son endurance, sa quête d'absolu. C'est un personage plein de talents, riche, entier.
Je lui en veux pourtant. Tout d'abord, d'avoir causé tant de peines à ceux qui l'aimaient. Ensuite, d'avoir fait preuve d'irresponsabilité en s'engageant sans s'être bien préparé, bien équipé.

Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous recommande chaudement ce livre. Parce qu'il est beau, poignant et bouleversant.

3 commentaires:

isa a dit…

à l'instar du film, ce livre m'a fait énormément réfléchir. A des tas de choses.
C'est à dévorer sans attendre.
Le film est génial, merci Sean Penn.
Et merci pour cette critique fine Vine. Vine fine. Up to you ;-)

Viny a dit…

>Isa : thank you. Oui, c'est un livre qui appelle à la méditation.

Enila a dit…

J'avais adoré le film, j'ai adoré le livre, même si je suis d'accord avec toi sur l'auteur et sa démarche, j'ai été transportée avec Chris dans l'ouest américain et en Alaska. Ls paysages qu'il traverse ont pour moi été familiers puisque je reviens de là bas. Et puis ces quelques chapitres sur ces "anti sociaux" qui quittent tout pour vivre une vie plus pure et proche de la nature quitte à en mourrir, j'ai trouvé ça bouleversant! C'est vrai qu'on peut lui en vouloir moi je comprends , en grande patie, cette soif d'une vie authentique libérée de toute contrainte comme un retour aux sources de notre propre humanité. Je le trouve courageux et tellement fort d'avoir tourné le dos à la société. Un peu comme, dans le cercle des poète disparus, le seul qui ne calque pas son pas sur celui des autres.Finalement, nous ne pouvons pas tourner le dos à notre société sinon nous en mourrons parce que l'Homme est un animal social, que rien n'est fait pour permettre ce genre d'ascèse et que nous restons très attachés à notre matérialité...