mercredi 20 février 2008

La fin d'un livre

Parmis le top 10 de mes lectures en 2007, il y a "l'élégance du hérisson" de Muriel Barbery. Mais la fin de ce livre m'a tellement déçu que, sans aucune prétention et pour mon simple plaisir, j'ai décidé un jour de la récrire.
Si vous n'avez pas encore lu ce livre sité plus haut, ne lisez pas ce qui suit. Revenez lire cet article quand vous l'aurez lu.
---------------------
Dernière pensée profonde.
Face à Demain
Il faut chercher Espoir
Toujours


Ce matin, Madame Michel a été renversée par une camionnette de pressing.
J'ai du mal à écrire ceci.
C'est Kakouro qui m'a appris la nouvelle. Bernard, son secrétaire qui
remontait la rue à ce moment-là a vu l'accident et l'a prévenu. Il est
arrivé aussi vite qu'il a pu.
Donc, Gégène, le clochard de la rue du Bac, qui était rond comme une
barrique, s'était précipité sur la route. Madame Michel a couru après lui
pour le retenir. Madame Michel n'a pas vu la camionnette, mais sa
conductrice a pu l'éviter de justesse, sans empêcher de la frôler, ce qui
l'a renversée. Mais elle n'a pas pu éviter Gégène qui s'était jeté dans sa
trajectoire. Il est mort sur le coup, m'a dit Kakuro. Madame Michel a été
transportée à l'hôpital, dans le coma.
Kakuro a exigé les meilleurs soins pour elle. Elle est dans un service
spécialisé de réanimation et de multitraumatismes. Les docteurs ne peuvent
rien dire pour l'instant. Mais il paraît que le choc a été violent, la
camionnette devait rouler trop vite.

Renée, il faut que vous revenez parmis nous. Au moment où la vie s'ouvre à
vous, ne la fuyez pas.
J'ai décidé que je ne me suiciderai pas. Et que je soignerai les autres,
telle est ma Voie. Je suis contente d'avoir décidé cela.

Je n'ai rien pu faire d'autre qu'attendre, seule, sur mon lit. Maman a
frappé à la porte plsieurs fois, mais je lui ai dit non et elle est partie.
Et pour une fois, mon idiote de soeur m'a fichu la paix.
Le soir, Kakuro est revenu. Je l'ai entendu parler avec maman puis il est
entré sans frapper, s'est approché de moi et m'a dit :
"Viens avec moi. J'ai
besoin de prendre l'air".
Nous sommes sootis dans la cour de l'immeuble.
J'entendais les douces notes de quelqu'un qui jouait du piano, je sentais le
soleil carresser mes joues, le vent qui jouait avec mes cheveux. Je sentais
l'odeur pénétrante, un peu sucrée de fleurs que je n'ai pas reconnues. Je me
suis sentie bien, l'instant était magique.
Alors, je me suis dit qu'il fallait traquer, rechercher, chérir et garder en soi comme des trésors
précieux ces moments si rares et faits de petits riens comme d'entendre un
piano et de sentir le soleil sur son visage et un parfum qui vous pénètre. Ces
moments merveilleux dans l'absurdité, l'injustice et la laideur de la vie.
"Renée va guérir, si tu y crois", a dit Kakuro.
Je savais qu'il avait raison. Alors j'ai cru....
J'ai compris qu'il faut croire tant qu'on le peut. Qu'il suffit pour cela de sentir le soleil sur ses joues et de trouver ça magique....



Renée:
From: rene.michel@...
To: paloma@...
On: thu ... 07:30
Paloma, ma belle âme soeur.
Nous sommes arrivés hier soir à Saint-Pétersbourg, Kakuro et moi,
par le train de Moscou. Kakuro tenait au train, à cause de Lev Nikolaïevitch
qui fit souvent ce trajet. Demain, nous irons à l'Hermittage, puis nous
louerons une voiture tout-terrains à la recherche des lieux où le divin Leon situa les décors de Guerre et Paix.
Mes jambes me font parfois souffrir. Les médecins m'assurent que cela passera.
J'ai du mal à marcher. Mais Kakuro me porrte partout, il dit que je suis
plus légère qu'un cocon de vers à soie, ce qui est sûrement vrai. Cela n'a pas d'importance : il est avec moi, nous sommes toujours ensemble, il nous fait vivre un rêve dont je sais que je ne m'éveillerai plus.
Quelquefois, je regrette bien de ne plus voir. C'est difficile. Mais j'apprends, petit à petit. Kakuro me fait souvent la lecture et me décrit ce qu'il voit.
Parfois, je lui demande ce que je lui apporte. Il me dit :
"Tout ce que tu sais, tout ce que tu es vraiment, enfin !"

Maintenant, quand je m'approche des gens, je sens se dégagrer d'eux comme une aura qui me renoie une image de ce qu'ils sont, non de ce qu'ils veulent être. La tienne est belle, prends-en soin. Je te souhaite de trouver la beauté que tu recherches ainsi que la vérité.

C'est l'anniversaire de Kakuro, aujourd'hui. Je vais lui offrir le livre que j'ai fini d'écrire et que je t'envoie à toi aussi, ma penseuse profonde.
Cela s'appelle l'Elégance du Hérisson.

4 commentaires:

isa a dit…

je préfère ta fin.

Enila a dit…

Si seulement ça finissait si bien...
Moi aussi il est dans mon top ten.
Je l'ai offert à ma meilleure amie à noël, pas une grande lectrice, elle a du sortir de dico (ce qui l'a mise en rogne) mais n'empâche qu'elle l'a fini et a pleuré comme une madeleine et m'a dit "quelle fin de M..." résultat me suis fait enguirlander!! Tu veux pas la proposer pour la future édition!!ça évitera des engueulades!!!

Viny a dit…

>enila : Moi aussi, j'ai dû avoir mon dico sous la main et même mon encyclopédie.
Une personne de mon entourage a trouvé cette fin "normale" en disant qu'il fallait ça pour que Paloma ne se succide pas. as convaincu, moi.

Enila a dit…

C'est clair, faudrait que je le relise peut être pour voir mais tu as lu "une gourmandise"?? il y a renée dedans...si tu es un peu nostalgique. C'est le rpemier livre de muriel et il est vraiment bien...http://enilashorcruxe.blogspot.com/2008/02/bonne-anne-du-rat-ratatouillequelle.html